En 2013, le Frac Grand Large se dote d’un bâtiment muséal situé dans le quartier du Grand Large, à l’emplacement des anciens chantiers navals de Dunkerque. Situé sur le port de Dunkerque, son bâtiment conçu par les architectes Lacaton & Vassal, lauréats du Pritzker Architecture Prize 2021, est en soi un ouvrage remarquable, lieu de conservation et d’exposition ouvert sur l’horizon. Vaisseau translucide posé face à la mer, il abrite des espaces d’exposition et de convivialité pour vivre une expérience de rencontre avec l’art. Son belvédère aménagé sur le toit offre une vue imprenable sur le paysage littoral et sur la halle industrielle d’origine tandis que les réserves aménagées dans la moitié arrière du bâtiment favorisent une diffusion de la collection à très grande échelle. 

Dans les Hauts-de-France, le Frac Grand Large et le Frac Picardie Hauts-de-France déploient leurs actions de diffusion en complémentarité. Tous deux sont membres de l’association Platform – Regroupement des Fonds régionaux d’art contemporain et de 50° nord – Réseau transfrontalier d’art contemporain.

L’âge du fer est représenté par des reconstitutions de sépultures à incinération, des objets de parure et même un trésor monétaire de statères gaulois en or. C’est la collection Carlier et les achats anciens de la ville de Douai qui fournit les pièces maitresses de la statuaire gallo-romaine de Bavay exposées ici. Enfin, la section du premier et du second moyen âge est la plus conséquente avec le produit des fouilles réalisées sur une abbaye mérovingienne et carolingienne et sur la ville de Douai pendant prés de quarante années. On peut voir la tombe reconstituée d’un chef barbare aux ornements en or, et de nombreuses maquettes illustrant l’essor de la ville de Douai et le passage d’un petit établissement rural à une des plus grandes villes de Flandres.

Le musée offre aux visiteurs des expositions, des espaces dédiés aux activités culturelles (auditorium, ateliers pédagogiques, chantiers de fouilles reconstituées), ainsi qu’un restaurant et une librairie-boutique.

La passerelle nous mène du musée au parc en enjambant la Scarpe. Elle s’exprime comme le passage du temps.

Le parc archéologique
Les visiteurs découvre dans un vaste espace d'environ 75 000m², des reconstitutions de bâtiments de type médiéval et des espaces paysagers. La réalisation du parc archéologique est envisagée sur 10 à 15 années, permettant à terme la restitution de trois ensembles.

La restitution du « portus » consiste en l’aménagement de parcelles de terrains, avec des habitations, des granges, des greniers, des bâtiments d’artisans… tels que les fouilles de Douai les ont révélés (site de la Fonderie). L'espace théâtral, véritable aire de démonstration offrira des reconstitutions historiques et des scènes de la vie quotidienne à l’époque médiévale.
L’abbaye carolingienne des moniales d’Hamage (Wandignies-Hamage) sera reconstituée à partir des données archéologiques. Elle sera composée d’un ensemble carolingien avec église, cloître, jardin médiéval et d’un ensemble mérovingien avec église et salle conventuelle.
Une motte féodale et son donjon en bois entouré d’un large fossé en eau seront installés sur la base des plans de fouilles régionales (Cuincy, Ecaillon, Bugnicourt et Douai). Enfin, le champ de cultures expérimentales permettra aux visiteurs de découvrir les pratiques agricoles médiévales.

Dans les années 1960, des découvertes archéologiques importantes dont plusieurs nécropoles mérovingiennes de la vallée de l’Escaut et les nombreux témoignages de la bataille décisive pour le royaume de France que livra le Maréchal de Villars en 1712 sont venus enrichir les collections étendant vers le passé la vocation historique du musée.

LES COLLECTIONS

Les collections permanentes du musée reflètent cette histoire. Elles présentent un ensemble archéologique du haut moyen age important comprenant par exemple cette agrafe ou cette perle mérovingienne. Cette très rare épée viking, résultat des fouilles entreprises lors du passage du canal au grand gabarit et qui constitue l’un des rares témoignages matériels des raids menés par les Normands au IXe siècle dans la vallée de l’Escaut.
L’histoire industrielle est présentée au travers d’objets et de peintures comme des œuvres de Lucien Jonas (1880-1947) ou de Boris Taslitzky (1911-2005). Indissociable de l’histoire de la mine, une salle du musée est consacrée au poète mineur Jules Mousseron, qui au début du XXe siècle, donna ses lettres de noblesse au Rouchy, dialecte local, en publiant les poèmes où apparaît entre autre, le célèbre «Cafougnette » géant tutélaire de la ville.