L'exposition itinérante
Durant 4 ans, une exposition itinérante de dix panneaux, conçue à partir des collections des musées du Nord-Pas de Calais, a été présentée dans la Région Nord-Pas de Calais. Elle avait comme sujet « Les artistes face à la guerre » et présentait les différentes attitudes adoptées par les artistes durant le conflit.
LE SUJET
Malgré leur statut particulier, les artistes n’en restent pas moins des hommes touchés par les contingences de l’histoire. Quelle attitude ont-ils adopté pendant la Première Guerre mondiale ?
Conçue à partir des collections des musées du Nord – Pas de calais, l’exposition « 1914-1918 : Les artistes face à la guerre » revient sur ce moment fort. De l’engagement sans réserve au déni et à la contestation, elle retrace des parcours singuliers en s’arrêtant notamment sur la façon dont Henri Bouchard et Auguste Herbin ont mis leur talent au service de la section de camouflage mais aussi sur des artistes qui, comme Félix Del Marle, ont ouvertement critiqué la guerre par la caricature.
Comment le conflit a-t-il marqué la peinture de Fernand Léger et de Georges Braque qui ont connu l’enfer des tranchées ? Quelle fut la position d’Henri Matisse et de Pablo Picasso ? Comment la guerre a-t-elle fait naître de nouvelles formes d’expression comme l’artisanat des tranchées ?
Autant de questions qui étaient abordées dans un parcours en dix séquences.
Afin d’accompagner le visiteur, de faciliter sa compréhension du contenu de l’exposition itinérante et de favoriser le renvoi vers les musées, l’Association proposait la mise à disposition de plusieurs outils, notamment un livret à destination des plus jeunes ainsi qu’un document d’accompagnement pour les adultes.
Jusqu'en 2018, l'exposition itinérante pouvait être prêtée à tout établissement scolaire. L'exposition a également circulé de 2014 à 2016 dans de nombreuses communes de la Métropole Européenne de Lille (MEL).
LE CONTENU
Une exposition en dix séquence :
I. Introduction : La scène artistique en France avant la guerre. Entre cosmopolitisme et esprit revanchard
- Laver l’affront de 1870 : le rôle des images
- Une avant-garde sans frontière
- Mettre les cubistes et les « boches » dans le même sac !
II. Le destin d’une œuvre en temps de guerre : le Bélisaire de David : aumône ou monnaie d’échange ?
- Point de vue français : David, le héros du renouveau classique
- Point de vue allemand : David, une « machine » sans intérêt
III. S’engager : tromper l’ennemi. Auguste Herbin, Henri Bouchard et la section camouflage
- L’ingéniosité de Bouchard
- Les licences artistiques d’Herbin
IV. Un artiste au service de l’armée française : Lucien Jonas
- Le point de vue officiel : dépeindre une guerre propre
- Des symboles forts au service d’images de propagande
- Un dessinateur acerbe à l’égard de l’ennemi allemand
V. La caricature, une arme de guerre
- L’Allemand perçu comme un « barbare »
- Critiquer l’arrière
VI. Otto Dix : exprimer l’insoutenable
- Der Krieg/ La guerre
- Relire Goya et Jacques Callot
VII. Matisse : vaincre la culpabilité de ne pas être au front
- L’engagement pinceau à la main
- L’impossibilité morale de représenter une guerre à laquelle on ne participe pas
VIII. La guerre offre de nouveaux sujets et de nouveaux matériaux
- La ville en ruine
- Convertir des instruments de mort en objet d’art : art et artisanat des tranchées
IX. Georges Braque et Fernand Léger de retour du front
- Georges Braque. L’indifférence ?
- Fernand Léger : un cubiste à l’école de la guerre
X. Le deuil à l’œuvre. Deuil individuel et deuil collectif
- Les désastres de la guerre selon Georges Rouault et Félix Del Marle
- Des monuments pour la mémoire