Musée de la Tour Abbatiale
Samedi, dimanche et jours fériés de 10h30 à 12h et de 14h à 18h.
Fermé le mardi, 1er janvier, 1er novembre et 25 décembre.
Accès
La remarquable tour abbatiale de l’ancienne abbaye bénédictine de saint Amand récemment restaurée abrite le musée et fait de son architecture de la fin de la Renaissance flamande un élément d'exposition à part entière.
Le musée s’est constitué au début des années 1950 autour des céramiques amandinoises du XVIIIe siècle de la collection Bouchart, et des collections municipales dédiées à l’abbaye de Saint-Amand et à son histoire. Tout en se renforçant dans le vaste domaine des céramiques amandinoises, le musée s’est aussi enrichi dans celui de la céramique d’art contemporaine, et, toujours en relation avec l’histoire de l’abbaye, dans l’art des Pays-Bas du sud des XVIIe et XVIIIe siècle.
Une chronique de 1786 signée par un certain Daminet nous conte l’histoire suivante à propos de l’abbaye :
Elle fut fondée au commencement du 7e siècle par le roi de France Dagobert 1er.
…Autant dire qu’aucun homme digne de foi ne l’a revue depuis.
La céramique amandinoise au XVIIIe siècle
Au début du XVIIIe siècle, l'engouement pour les porcelaines d’extrême-orient (Chine et Japon) entraîne le développement de faïenceries dans toute l'Europe du Nord Ouest. Localement, l'instauration de lourds droits de douane sur les céramiques en provenance des Pays-Bas, provoque la création de deux manufactures, Fauquez et Desmoutiers à Saint-Amand, cité récemment rattachée au royaume de France .
En plus des motifs "chinoisants", les faïenciers amandinois reprendront des formes ou des motifs inventés par d’autres manufactures du Nord de la France ou de Tournai ou développeront leurs propres motifs. Le musée possède une magnifique fontaine en forme de Dauphin qui rappelle les céramiques de Rouen.
Le musée possède également des assiettes fabriquées en collaboration avec le peintre Watteau ainsi qu'un service à mendiant aux motifs « bianco supra bianco » qui sont caractéristiques des productions amandinoises.
Les céramiques des XIXe et XXe siècles seront placées sous le signe de l’industrialisation et de la production en série ce qui n’empêchera pas les faïenceries amandinoises de produire certaines pièces exceptionnelles comme l'urne à la mauresque du Moulin des loups, témoins du goût pour l’orient et ses arts du feu, ou ces vases bleus dit « de Sèvres » au décor d’or et de fleurs au naturel.
Dans la tourmente révolutionnaire, les œuvres les plus prestigieuses de l’abbaye bénédictine ont été dispersées et on peut en admirer les Rubens au musée des beaux-arts de Valenciennes. Restent cependant sur place quelques objets majeurs, comme une vierge à l’enfant (XVIe siècle) en albâtre de l’école de Conrad Meit, empreinte de toute la douceur maternelle de l’humanisme ou un chapiteau roman de pierre bleue qui appartenait à l’abbaye romane.
Le musée possède également une collection de dessins de l'artiste originaire d'Anzin, Lucien Jonas.