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Triptyque de la Vierge entourée de Saintes et d'anges

MAITRE de la Légende de Sainte Godelieve
XVème siècle, Flandres, Bruges
Huile sur bois
H. 1,115 m ; L.1, 57 m
Inv. 1670
Œuvre déposée par le département des peintures du Musée du Louvre en 1953
Abbeville
Triptyque de la Vierge entourée de Saintes et d'anges
© D. Bettefort, musée Boucher-de-Perthes, Abbeville

Durant les trois dernières décennies du XVe siècle, une affluence de commandes de retables, offerts aux églises, d' autels domestiques ou d'images de dévotion fut constatée en Flandres. Pour répondre à cette demande importante, reflet d'un intérêt nouveau de la bourgeoisie envers la peinture, émergèrent ce que les historiens d'art ont nommé les « petits maîtres » de la peinture brugeoise, tel le Maître de la Légende de Sainte Godelieve.
Ces derniers ont su développer un style propre, présentant une technique d'exécution moins élaborée et une limitation du nombre de détails, caractéristiques qui leur ont permis de baisser les coûts de leurs travaux.
Le nom du Maître de la Légende de Sainte Godelieve fut proposé par l'historien d'art néerlandais Egbert Haverkamp Begemann en 1955. Il provient d'un polyptyque représentant la vie et le martyre d'une sainte brugeoise, Godelieve de Ghistel. L'artiste à l'origine de ce panneau œuvra à Bruges à la fin du XVe siècle et a sans doute fait son apprentissage dans les Pays Bas du Nord. Six de ses retables ont pu être répertoriés. Dans cette composition, la Vierge Marie, assise sur un trône orné d'un drap d'honneur, tient l'Enfant Jésus sur ses genoux et occupe la place centrale de l'œuvre. Le nimbe distingue la Vierge et l'Enfant des saintes qui les entourent.


Celles-ci sont facilement reconnaissables par leurs attributs respectifs : sainte Cécile, au premier plan, et ses deux couronne de roses; à ses côtés sainte Agnès accompagnée d'un agneau, à gauche sainte Madeleine et son pot à onguent, sainte Catherine tenant l'épée de la décollation, et à droite sainte Barbe présentant une tour dans ses mains, au côté de sainte Ursule, avec une flèche. Les saintes furent un thème iconographique particulièrement développé à Bruges.


L'artiste représente les visages féminins de façon allongée, au front haut avec les yeux en amande. La symétrie est très présente dans l'œuvre du maître. Ici, les deux anges tenant dans la main un phylactère Vierge sur les volets droit et gauche se répondent parfaitement pour désigner aux fidèles le groupe sacré du panneau central, que compose la colombe du Saint-Esprit, la couronne que tiennent les deux anges ainsi que le visage de la Vierge, formant ainsi l'axe de symétrie du panneau.

Caroline Jame
Avec le concours du service éducatif du musée d'Abbeville, Laurent Lombard

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