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Stèle de Hapou et Iou-ouri

Anonyme
Première moitié de la XVIIIe dynastie
Calcaire polychromé
H. 78 cm ; l. 42,8 cm ; E. 7,5 cm
Inv. L.486
Provenance : Abydos
Compiègne
Stèle de Hapou et Iou-ouri
© Christian Schryve, Musée Antoine Vivenel, Compiègne

La stèle est cintrée et divisée en deux registres principaux. Le sculpteur a utilisé deux types de relief différents : le relief « en creux » par incision de la pierre pour les hiéroglyphes et le relief dit « saillant » pour les représentations figurées.
Au registre supérieur, les motifs symboliques sont incorporés à la scène du festin funéraire. Une paire d' Yeux oudjat flanquent le signe chenou, un bol et les lignes de l'eau. Au-dessous, le propriétaire de la stèle, Hapou, assis en compagnie de son épouse, respire une fleur de Fleur de lotus qu'il tient de sa main gauche. De sa main droite, il tient un linge plié, signe de distinction. Il est vêtu d'un long pagne blanc; il porte une perruque et un large collier. Son épouse Iou-ouri est vêtue d'une longue robe blanche, elle porte une longue coiffure et un large collier. Elle tient l'épaule gauche et le bras droit de son mari, dans un geste tendre. Devant lui, a été déposé un amoncellement d'offrandes alimentaires : pains, viande de bovidés, fruits et légumes. Face à eux, le fils du défunt, le prêtre pur In-heret-mes, présente à ses parents ses offrandes. Il est vêtu d'un long pagne ample. Il porte sur sa tête rasée une calotte, et un large collier orne sa poitrine.

Au registre inférieur droit, trois autres membres de la famille du défunt, un fils et deux filles sont représentés. Ils marchent les uns derrière les autres en se tenant par la main. Le premier, le fils Mersou, porte un court pagne blanc et un large collier.

Il est rasé et porte une calotte. Il tient dans sa main droite un bouquet de fleurs de lotus. Les deux sœurs,

Sat-in-heret et Méhyt sont vêtues de longues robes blanches, un large collier et de longues perruques noires. La majeure partie de ce registre est occupée par une inscription hiéroglyphique de dix lignes, la formule d'offrande :

Fasse le roi que s'apaisent Osiris qui préside aux Occidentaux, le seigneur de l'éternité, prince de l'infini, à Ptah-Sokaris le seigneur de la nécropole Memphite, Anubis le seigneur de Ro-Setaou, Hathor qui préside au désert, celui qui préside à la place de l'embaumement, Oupouaout seigneur de la Terre-Sacrée, Ha seigneur de l'Occident, Sopdou seigneur de l'Orient, les dieux et déesses qui président à Abydos, (afin) qu'ils accordent une Offrande invocatoire (de ce qui est) sur leurs autels, un millier de pains, un millier de pièces de bovins et d'oiseaux, un millier d'étoffes de lin, un millier d'encens et d'onguents, un millier de fruits de toutes sortes, un millier de légumes de toutes sortes, un millier de toutes bonnes choses pures, dont vivrait un dieu, que donne le ciel, que créée la terre, qu'apporte l'inondation (Hâpy) de ses cavernes, pour le Ka de Hapou, son épouse la maîtresse de maison Iou-ouri, par son fils qui fait vivre son nom, le prêtreIn-Herent-mes.

Cette magnifique stèle, par son style et son iconographie est datée du début de la XVIIIe dynastie, jusqu'au règne de Thoutmosis IV. Les deux époux assis sur un canapé et respirant une Fleur de lotus n'apparaissent pas avant cette XVIIIe dynastie. De plus, les noms des différents personnages représenté sur cette stèle sont communs au Nouvel Empire. Les dieux évoqués dans la formule d'offrande peuvent être une indication sur la provenance de cette stèle. Si la plupart des dieux sont des divinités typiquement funéraires, la stèle ne manque pas d'insister sur le fait qu'elle s'adresse aux dieux et aux déesses d'Abydos, lieu d'où proviennent une grande quantité de stèles du Moyen Empire (XIIeet XIIIe dynasties). Abydos devient un lieu de pélerinage pour tous les égyptiens pieux dès la XIe dynastie. Des stèles étaient alors déposées dans des tombes fictives, ou cénotaphes, qui entouraient le mur d'enceinte du grand temple d'Osiris. La tradition du pélerinage et de la stèle à Abydos se perpétua jusqu'à la fin de la civilisation égyptienne.

Christine Amiard
Chargée du service des publics

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