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Statue de sainte Barbe

Anonyme
Première moitié du XVIe siècle
Chêne
H. 177 cm ; L. 63 cm ; P. 41 cm
Inv. 09.1
Dépôt de l’Etat
Beauvais
Statue de sainte Barbe
© J.-L. Bouché, Musée départemental de l’Oise, Beauvais

La sculpture, qui provient de la cathédrale de Beauvais, est attribuée à Jean Le Pot, sculpteur originaire d'un village près d'Arras, établi à Beauvais où il décède en 1563. Jean Le Pot a notamment réalisé les vantaux des portails de la cathédrale ; sa famille était alliée aux Leprince, maîtres-verriers. Cette statue aux formes robustes et aux drapés généreux montre la force d'une tradition médiévale d'inspiration flamande qui se perpétue dans le Beauvaisis en plein XVIe siècle. La sainte est vêtue d'une cotte très simple et d'une robe aux plis mouvementés. Ses longs cheveux couvrent ses épaules. Elle s'appuie sur une tour, tient de la main droite les saintes écritures et de la main gauche, la palme du martyre, aujourd'hui disparue.
Selon les récits édifiants du Moyen âge, Barbe fut enfermée par son père, un roi d'Orient, dans une tour éclairée de deux fenêtres afin qu'elle ne se convertisse pas à la religion chrétienne. Elle réussit malgré tout à se faire baptiser et fait percer une troisième fenêtre dans la tour (signe de la Trinité). Furieux, son père voulut la mettre à mort. Barbe s'enfuit et trouve refuge dans le creux d'un rocher qui s'ouvre miraculeusement pour l'abriter. Cependant, trahie par un berger, elle est capturée et doit subir plusieurs supplices. Finalement, son père l'amène au sommet d'une montagne et la décapite.


Aussitôt, il est frappé par la foudre et meurt : « Il fut ars et consumé en telle manière que de son corps ne demeura ni poudre ni cendre ni autre chose de luy ». sainte Barbe est censée protéger contre la foudre (en relation avec la mort de son père foudroyé), les explosions, les incendies. Elle est encore aujourd'hui la patronne des pompiers, des artilleurs, des mineurs (grisou). Plus généralement, elle protège de toutes les formes de mort subite sans les derniers sacrements, ce qui explique en grande partie sa popularité à la fin du Moyen âge, période troublée par les épidémies et les guerres. sainte Barbe est le plus souvent représentée avec son attribut, la tour dans laquelle elle fut enfermée.

Richard Schuler
Conservateur du patrimoine
Avec le concours du service éducatif du musée départemental de Beauvais, Aurélien Dupont

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