L’Homme nouveau

Peintre et poète, personnage haut en couleur, épris de liberté et toujours avide de nouveaux territoires à explorer, Francis Picabia a tenu un rôle important dans l'aventure artistique de la première moitié du XXesiècle. Sa rencontre avec Marcel Duchamp (1887-1968) en 1910 est déterminante. Il s'intéresse au cubisme puis peint des compositions abstraites très colorées, qualifiées d' orphiques par Guillaume Apollinaire (1880-1918). Suit une nouvelle période qui voit l'apparition sur la toile d'éléments mécaniques, roues dentées, bielles et pistons. Pendant la première guerre mondiale Picabia participe activement au mouvement Dada. Il quitte cependant le groupe en 1921 pour se rapprocher du Surréalisme, mais se brouille rapidement avec André Breton (1896-1966). Son art prend alors un autre tournant avec la série des Monstres, corps déformés et caricaturés, peints au Ripolin. Suit en 1927 la série des Transparences, images graphiques se superposant.
L'Homme nouveau présente un visage de profil, cerné de traits noirs, qui évoque le Beau Dieu d'Amiens, célèbre sculpture du XIIIe siècle qui se trouve sur le portail principal de la cathédrale. A l'intérieur de la tête, en « transparence », la couleur verte et les hachures blanches permettent de distinguer une étrange figure anthropomorphe, sorte de « monstre » au visage anguleux et à l'œil cyclopéen.

Richard Schuler
Conservateur du patrimoine
Avec le concours du service éducatif du musée départemental de Beauvais, Aurélien Dupont

Compléments pédagogiques