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Amphore panathénaïque à figures noires

Peintre ou atelier : groupe de Compiègne 985
Athènes, 425-400 av. J.-C.
Terre cuite
H. 49,5 cm ; D. 31,7 cm
Inv. L.985
course à pied
Provenance : Vulci
Don Antoine Vivenel
Comparaisons :
2 amphores panathénaïques du musée de Compiègne.
Compiègne
Amphore panathénaïque à figures noires
© Christian Schryve, Musée Antoine Vivenel, Compiègne

Ce vase assez volumineux est un récipient qui servait à contenir des liquides et à les transporter. Les amphores panathénaïques étaient fabriquées pour les grandes fêtes des Panathénées à Athènes pour contenir l'huile des oliviers sacrés d'Athéna. Ces amphores sont commandées officiellement par la cité auprès des potiers et des peintres du Céramique pour récompenser les vainqueurs des épreuves sportives liées à ces fêtes. Elles se distinguent des autres amphores par leur taille et leurs dessins toujours effectués à l'aide de la technique des Figures noires du milieu du VIesiècle avant J.-C. jusqu'à la période hellénistique. L'image du décor se déroule horizontalement. L'amphore présente deux scènes situées au niveau de la partie supérieure. Le peintre présente deux mondes : d'un côté celui des dieux avec la déesse Athéna, déesse protectrice de la cité athénienne, déesse de la ruse, de la stratégie, c'est en son honneur que sont célébrées les Grandes Panathénées, et de l'autre côté une représentation des jeux sportifs se déroulant lors de ces fêtes.
De chaque côté de la déesse Athéna, deux colonnes doriques délimitent le cadre qui est naturellement le sien, l'espace construit de la cité sur laquelle elle veille. Les deux coqs perchés sur ces colonnes symbolisent cet esprit de compétition dont il faut être nécessairement animé pour être vainqueur aux concours qui accompagnent la grande manifestation religieuse panhellénique.


Une inscription en grec « TON AΘENEΘEN AΘΛON » peinte en noir à proximité de la colonne gauche entourant la déesse Athéna signifie « Des jeux d'Athènes ». Elle indique l'usage qui était fait de ce vase : il était décerné comme prix à l'issue d'une compétition sportive, pendant les jeux panhelléniques organisés à Athènes – tous les quatre ans depuis 566 av. J.-C. – en l'honneur d'Athéna.


L'autre tableau de l'amphore illustre précisément le type d'épreuve dont le vase était la récompense finale : la course à pied, mais aucun indice n'indique la spécialité. Le vainqueur de la compétition se voyait remettre un nombre considérable de ces amphores remplies d'huile provenant des oliviers sacrés de l'Attique. Cette amphore est aussi remarquable car bien que fabriquée dans le dernier quart du Vesiècle avant J.-C. à une époque où la technique de la figure noire avait depuis longtemps cédé la place à la Céramique à figures rouges, elle a gardé le style des Figures noires jusqu'à la période hellénistique. Nous avons là un exemple de conservatisme, sans doute lié à des préoccupations religieuses puisque les jeux des Panathénées et le culte de la déesse Athéna étaient inséparables.

Le Musée Antoine Vivenel possède deux autres vases panathénaïques, l'un orné d'une course de char, l'autre représentant une course de guerriers en armes.

Christine Amiard
Chargée du service des publics

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Compléments pédagogiques

Amphore panathénaïque
Musée Antoine Vivenel, Compiègne