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Shaouabty d’Imenhotep

Anonyme
XVIIIe dynastie, probablement règne d’Aménophis III (1391-1353 avant J.-C.)
Serpentine
H. 20,3 cm ; l. 6 cm
Inv.: M.P.94.3.26
Amiens
Shaouabty d’Imenhotep
© Nicolas Mathéus, Musée de Picardie, Amiens

Cette figure momiforme, représente le défunt. Il est coiffé d'une perruque tripartite qui laisse les oreilles à découvert, et encadre un visage d'une extrême finesse : les sourcils délicatement arqués s'étendent sur les tempes et viennent étirer ses grands yeux en amande; des joues pleines et un petit nez retroussé lui confèrent un air mutin accentué par le sourire de sa bouche charnue.
Les mains émergent du « maillot » croisées sur la poitrine et tiennent, l'une une houe et l'autre un sac de grains. Le texte de sept lignes de hiéroglyphes est extrait du chapitre VI du Livre des Morts :
« Que soit illuminé l' Osiris d'Imenhotep, il dit ô ce shaouabty, si est recensé, s'il est dénombré Imenhotep lors de tout travail qui est habituellement fait là, dans la nécropole, là, tel un homme à sa tâche, pour faire prospérer les champs, irriguer ses rives, transporter le sable d'est en ouest, alors l'embarras (t') en sera infligé là. '(Me) voici', diras-(tu) là, dans la nécropole ».
Placées dans la tombe, ces statuettes accomplissent à la demande du défunt des travaux agricoles dans l'au-delà. Elles sont non seulement la représentation du défunt lui-même, mais aussi celle d'un « corvéable » susceptible de travailler à sa place. La matière utilisée, la serpentine et son traitement soigné, font de ce serviteur funéraire une œuvre d'une qualité exceptionnelle, témoignant sans aucun doute de l'importance de son propriétaire.

Bibl. : Olivier Perdu, Elsa Rickal,

La collection égyptienne du Musée de Picardie

, Amiens, 1994, p. 67, n° 80.

Noël Mahéo
Conservateur du patrimoine
Avec le concours du service éducatif des musées d'Amiens, Pascale Guy et Françoise Morel

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