Service de table
La faïence fine est une terre cuite à pâte dure et fine, généralement glaçurée, d'origine anglaise. Elle est composée de différents éléments : les matières plastiques, argiles et kaolin; les dégraissants, quartz, silex et craie qui diminuent la plasticité de la pâte et évitent ainsi les retraits de la pâte de séchage; les fondants, tels que le plomb, ou jouant un rôle similaire.
À la fin du XVIIIe siècle, Creil est propice à l'établissement d'une faïencerie En effet, la nature du sol, généralement sablonneux ne fournit pas les ressources suffisantes pour nourrir la population. Afin de suppléer à ce manque, les habitants s'adonnent depuis longtemps à des travaux à domicile puis en Manufacture. La rivière Oise permet le transport des matières premières, des produits finis et fournit l'énergie hydraulique nécessaire. De nombreuses carrières de sable situées à proximité de Creil, dont celle d'Apremont, permettent l'apport de quartz. Les forêts aux alentours de Chantilly et d'Halatte fournissent le combustible comme le feldspath, qui lie différents éléments et baisse les températures de cuisson.
La faïencerie de Creil demeura la principale industrie de la ville pendant près d'un siècle.
Ce service de table en terre de pipe de Creil, datant de 1820 environ, comprend des assiettes plates, creuses et à dessert, des plats, des compotiers et des sucriers couverts avec leur cuillère d'origine.
Tous les éléments ont reçu des décors imprimés en noir sur fond blanc, produits par la Manufacture de Legros d'Anizy à Paris, à partir de 1819. La Manufacture emploie pour ses impressions de la « manganèse en mamelon » provenant de Bourgogne. Legros d'Anezy complète l'emploi des plaques de cuivre par celui des blocs de calcaire à grains très fins et polis. Il adapte ainsi à la Céramique le procédé lithographique inventé en 1796 par Aloys Seneffelder, puis breveté à Londres en 1800. La lithographie est une technique d'impression à plat, qui permet des tirages économiques et illimités. La planche gravée sur cuivre devient la matrice. Une première épreuve est tirée sur un papier, puis celui-ci est pressé contre une pierre lithographique tiède à l'aide d'une roulette. L'encre, corps gras donnant le motif pénètre alors dans la pierre.
Des guirlandes de pampres de vigne soulignent ici l'ensemble des pièces.
Les décors imprimés peuvent représenter aussi des scènes mythologiques, des scènes de chasse, des paysages diverses, les Fables de La Fontaine, les douze mois de l'année….
Marion Kalt
Directrice
Compléments pédagogiques