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Nature morte au pot de Chine

Willem KALF (Rotterdam, 1619 – Amsterdam, 1693)
Vers 1658
Huile sur toile
H. 1,015 m ; L. 82,8 cm
Inv. M.P. Lav.1894.20
Amiens
Nature morte au pot de Chine
© Marc Jeanneteau, Musée de Picardie, Amiens

Traduisant l'ambition d'un rendu aussi fidèle que possible de l'apparence visible des choses, la nature morte est traditionnellement considérée comme un genre typiquement hollandais. C'est en effet dans les Provinces-Unies (actuels Pays-Bas) du XVIIe siècle que le genre gagna ses lettres de noblesse, c'est-à-dire dans une région fortement marquée par le calvinisme et son rejet d'un art religieux figuratif. Leçon d'observation et de peinture, de savoir voir et de savoir peindre, la nature morte revêtait également souvent une fonction symbolique, pouvant évoquer la vanité des apparences, le passage du temps et, donc, l'approche de la mort – tel était vraisemblablement la signification de la montre peinte ici par Kalf.
Willem Kalf fut l'un des grands représentants du genre qui, après s'être illustré dans des natures mortes rustiques, adopta dans la seconde partie de sa carrière des compositions somptueuses et raffinées, mettant en scène des objets rares et précieux. Plongée dans un clair-obscur mystérieux et poétique, propice à la rêverie et à la méditation, la Nature morte au pot de Chine présentait en un savant désordre un groupe lumineux sur fond sombre. En une riche accumulation d'objets, Kalf faisait montre de sa virtuosité à traduire les effets de lumière et de matières, juxtaposant ici l'éclat lumineux des cristaux, les reflets scintillants des pièces métalliques, le brillant émail des céramiques et les tonalités sourdes du tapis.

Typique de l'engouement de l'époque pour les porcelaines orientales, le vase chinois conférait à l'œuvre une note exotique, laissant deviner la qualité du goût et l'esprit d'un énigmatique collectionneur d'objets luxueux.

Laure Dalon
Conservateur du patrimoine
Avec le concours du service éducatif des musées d'Amiens, Pascale Guy et Françoise Morel

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