AccueilArts et éducationLe portrait de Maria Lani

Le portrait de Maria Lani

Francis Picabia est né en 1879, de parents espagnols émigrés à Cuba où son père fait fortune. Il perd sa mère tôt et il est élevé par son père. Il poursuit ses études à Paris à l'Ecole des Arts décoratifs.
Ses premières œuvres témoignent de son intérêt pour les Impressionnistes, puis les Fauves, puis il oriente ses recherches vers le cubisme. Sa première exposition a lieu en 1904 est de tendance impressionniste, dont il se dégage en 1908 pour s'intéresser au Fauvisme, puis aux Cubistes à partir de 1912; ce qui est normal pour un artiste jeune encore en formation.
Il se rapproche de Duchamp en 1913, voyage beaucoup car ses moyens le lui permettent; il est par exemple l'un des rares artistes européens à pouvoir se payer le voyage à New York pour participer à l' Armory Show en 1913. Il rencontre là-bas ses premiers succès et expose en suivant à la galerie Stieglitz; Il restera à New York en fréquents contacts avec Duchamp jusqu'en 1915, il rentre ensuite en Europe.
Son indépendance financière lui permettra une grande liberté vis-à-vis du marché, aussi son œuvre reste également à l'écart des écoles, même si son nom et son œuvre la plus forte reste attachée au Surréalisme, mouvement dont il est très proche à partir de 1925 et jusqu'à la deuxième guerre mondiale. Cette œuvre est très proche des représentations surréalistes, tout en tirant les leçons du cubisme dans le travail de suggestion du volume et de la profondeur, par des glacis superposés peints en transparence.


Il est assez évident ici que la ressemblance d'avec le modèle est toute relative.


Au travers de celui-ci c'est une certaine idée de la femme, muse et objet de désir, mais aussi sujet désirant qui est recherché. Maria Lani, demi-mondaine en vogue suscita une série de portraits, à laquelle appartient celui de Francis Picabia, cinquante et un portraits tous réalisés par des artistes réputés et exposés à la galerie Bernheim en 1930. L'histoire de cette commande est également l'une des escroqueries les plus abouties de l'histoire de l'art.

Sabine Cazenave
Conservateur en chef du patrimoine
Avec le concours du service éducatif des musées d'Amiens, Pascale Guy et Françoise Morel

En savoir plus

Compléments pédagogiques