Laboureur et sa charrue, dalle funéraire
En 1978, des fouilles ont été effectuées à l'église Saint-Pierre de Senlis. Le linteau de la porte du croisillon nord donnant sur le cimetière a été déposé. On s'est aperçu que sa face cachée comportait un bas-relief gravé. Cette pierre a probablement été réemployée lors des travaux d'agrandissement de l'église aux XVe-XVIe siècles.
Elle montre un paysan tenant des deux mains les mancherons d'une charrue. Ce personnage paraît dépourvu de jambes. Bien que son corps soit de face, son visage est, lui, de profil. Un capuchon lui couvre partiellement la tête. La charrue se compose d'une roue à six rayons réalisée au compas à pointe sèche, d'un soc et d'un coutre (grand couteau vertical). Aucune bête de trait (bœuf ou cheval) n'est représentée. La charrue s'est progressivement répandue dans les plaines occidentales entre le Xe et le XIIIe siècle. C'est un instrument plus puissant que l' araire, il retourne la terre plus en profondeur et l'ameublit davantage. À l'origine, cette dalle, qui est une découverte exceptionnelle en raison de la rareté de son sujet, recouvrait peut-être une tombe, dont on ignore qui était le commanditaire.
Conservation des musées de Senlis
Avec le concours du service éducatif du château de Pierrefonds, Jerôme Jue
Compléments pédagogiques