L’Arbre de Vie
Quatrième enfant d'un couple modeste, orpheline à sept ans, Séraphine Louis (1864-1942) entre à dix huit ans comme domestique au couvent de la Charité de la Providence à Clermont-de-l'Oise où elle reste jusqu'en 1901. De ces débuts, elle conserve une empreinte religieuse forte, de la Vierge surtout, qui lui aurait inspiré sa vocation d'artiste. En 1906, elle s'installe à Senlis où elle travaille pour des familles bourgeoises. À la pointe de l' avant-garde, le critique, collectionneur et marchand d'art allemand, Wilhelm Uhde (1874-1947) qui habite aussi Senlis, l'engage comme employée de maison. Il découvre qu'elle peint. La première guerre mondiale (1914-1918) les sépare. Il ne la retrouve qu'en 1927, alors qu'il réside à Chantilly. Interloqué par ses œuvres, Uhde décide de l'aider. Séraphine peut désormais se consacrer à la peinture. Touché par la crise de 1929, Uhde cesse de la soutenir. A la suite d'une crise de folie, le 31 janvier 1932, Séraphine est internée à l'hôpital psychiatrique de Clermont-de-l'Oise. Elle cesse de peindre.
Séraphine ne donnait pas de titre à ses tableaux. Celui-ci a été choisi par Wilhelm Uhde et par sa sœur, propriétaires de la toile, soucieux de lui donner une dimension sacrée.
Selon la Genèse, un Arbre de Vie est planté dans le jardin d'Éden, à côté de l'Eden, lieu où Adam et Ève furent créés par Dieu.
La technique de Séraphine reste un mystère. On sait que cette autodidacte maîtrisait parfaitement le maniement compliqué de la peinture à l'huile. Elle fabriquait aussi ses propres couleurs à partir d'une peinture industrielle, le Ripolin. Personne n'a encore percé le secret de ses mélanges. Séraphine fixe sur la toile sa « réalité intérieure », empreinte de son attachement à la nature. De nombreux symboles ont été recherchés dans sa peinture, aussi bien sur le plan spirituel que psychanalytique.
Conservation des musées de Senlis
Avec le concours du service éducatif du château de Pierrefonds, Jerôme Jue
Compléments pédagogiques