Etude pour L’Enrôlement des volontaires de 1792 : Le Noble et l’Ouvrier
Après un succès phénoménal au Salon de 1847 avec Les Romains de la décadence (Paris, Musée d'Orsay), le peintre Thomas Couture, né à Senlis, entreprend une nouvelle grande composition sur le thème de l'enrôlement des volontaires de 1792. Le tableau, d'environ dix mètres de long sur cinq de haut, fait l'objet d'une commande de la Deuxième République qui le destine peut-être à la salle des séances de l'Assemblée nationale. Admirateur de Michelet, ardent partisan des aspirations révolutionnaires de1848, Thomas Couture travaille avec ferveur sur cet ambitieux projet qu'il conçoit comme une synthèse des différents courants artistiques de son temps : romantisme, peinture allégorique, réalisme. Toutefois, après bien des déboires, l'œuvre reste inachevée, probablement en raison de difficultés de création propres à l'artiste, mais aussi à cause de l'évolution rapide des événements politiques. Ainsi, après le coup d'Etat de Louis-Napoléon Bonaparte, l'administration qualifie l'œuvre de tableau de démagogue.
Pour son projet, Thomas Couture a multiplié les études dessinées et peintes. Le Noble et l'Ouvrier est l'une des plus spectaculaires d'entre elles par la richesse du coloris et la liberté d'exécution. Sur un fond très travaillé et vibrant, s'enlèvent les silhouettes pleines de dynamisme des deux personnages.
Richard Schuler
Conservateur du patrimoine
Avec le concours du service éducatif du musée départemental de Beauvais, Aurélien Dupont
Compléments pédagogiques