AccueilArts et éducationBuste de Bacchus

Buste de Bacchus

Anonyme
IIe siècle après J.-C.
Bronze au plomb
H. 21, 9 cm
Provenance : Dury (Somme) 1993-1994, fouilles AFan , P. Quérel.
Amiens
Buste de Bacchus en bronze
© Marc Jeanneteau, Musée de Picardie

Un dépôt de bronzier composé de deux cent quatre éléments dont ce buste, a été découvert dans la cave du bâtiment principal d'une villa. Le buste est celui d'un homme au cou large et puissant, le torse est nu, à la frontalité absolue. La construction de ce buste massif est strictement symétrique se développant en largeur et vise à suggérer un sentiment de majesté et de puissance sereine. Le visage dessine un ovale parfait au sein duquel l'arête droite verticale du nez, résolument grec, introduit une symétrie rigoureuse. Les yeux sont figés, grands ouverts, en amande, sans pupille. Le menton est rond, presque empoté, malgré la position de la tête nettement levée.
Le buste de Dury traduit cette réception de la beauté d'un éphèbe idéalisé selon les canons du classicisme grec. La coiffure, exubérante, révèle le nom de la divinité : la restauration de l'objet a fait surgir parmi l'écheveau des boucles, des grappes de raisin stylisées et feuilles très finement ciselées. Il s'agit de Bacchus adolescent. La présence autour du cou d'un pendentif ou bulla confirme cette attribution. Le sommet du buste est couronné par une sphère lisse qui occulte un anneau de suspension. Ce bronze, volumineux, pèse 14,8 kg, soit 48 livres romaines. Il s'agit d'un peson suspendu à un curseur d'une balance romaine. Le religieux est très présent dans la vie quotidienne des Gallo-romains comme le montre cet objet usuel de grande qualité.

Bibl. : P. Querel, N.

 Feugère, « L'établissement rural antique de Dury (Somme) »,

Revue du Nord, 2000, n° spécial 6, pp. 170-172.

Noël Mahéo
Conservateur du patrimoine
Avec le concours du service éducatif des musées d'Amiens, Pascale Guy et Françoise Morel

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Compléments pédagogiques

Tambour d'une colonne dédiée à Jupiter
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IIIe siècle après J.-C.
Provenance : Amiens, rue Lamarck (1836)
H. 93 cm (tambours superposés) ; D. 31 cm
Ces éléments de colonne appartiennent très certainement à la partie haute d’une colonne géante dédiée à Jupiter.
Sur le tambour inférieur, on reconnaît Bacchus, le dieu du vin, en relief, debout, vu de face, nu, à la chevelure abondante. Il tient contre son bras gauche, un thyrse enrubanné (bâton terminé par une pomme de pin et entouré de pampres et de lierre, attributs de Bacchus-Dionysos).
De l’autre main baissée, il porte par une anse un canthare (verre à boire) vers lequel se dresse un serpent, symbole des mystères.
La décoration est complétée par deux rinceaux de vignes, avec grappes de raisins, issus chacun d’un bouquet d’acanthe. Des serpents s’enroulent autour des rinceaux, dans lesquels on reconnaît un escargot, une chouette, une grue, un lapin, un écureuil paraissant chercher de la nourriture. La présence d’une végétation envahissante donne ici une puissance symbolique d’immortalité par métamorphoses, de renouvellement.
Bibl.: N. Mahéo, Les collections archéologiques du Musée de Picardie, Amiens, 1990, pp. 230-231, n° 133.

Noël Mahéo, Conservateur du patrimoine
Oscillum
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oscillum
Epoque romaine
Marbre
D. 26 cm ; E. 3 cm
Cet oscillum en marbre blanc, mutilé sur un tiers de sa surface, représente d’un côté l’image du dieu Pan imberbe, mi homme-mi bouc, des sujets empruntés au monde dionysiaque. Tourné vers la gauche, il porte une peau de panthère sur le bras gauche et sacrifie à un autel rustique. Sur le côté opposé, un monstre marin, satyre jusqu’à la taille et poisson pour le bas du corps, nage au milieu de flots figurés par des lignes ondulées. Ce disque est destiné à être suspendu, en guise d’ex-voto, soit aux branches des arbres, soit à un portique, soit même à l’intérieur d’une maison, entre les colonnes du péristyle, à l’occasion probablement de fêtes dédiées à Bacchus-Dionysos.
Bibl. : N. Mahéo, Les collections archéologiques du Musée de Picardie, Amiens, 1990, pp. 240-241, n° 138.

Noël Mahéo
Conservateur du patrimoine
Silène
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silene
Epoque romaine
Bronze
L. 13,5 cm ; H. 7,5 cm
Compagnon de beuverie de Bacchus, ce satyre représenté couché et nu, tient de la main gauche un récipient dont il s’est plus qu’abreuvé. La main droite est à demi élevée.
Il fait partie du cortège dionysiaque (le thiase de Dionysos). Le dieu se fait tracter par un char traîné par des panthères, orné de pampres et de lierre, accompagné de Silène et de bacchantes, de Satyres, ainsi que d’autres divinités mineures comme Priape.

Noël Mahéo
Conservateur du patrimoine
Plaque-modèle
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Plaque-modèle décorée d'un sarcophage en plomb
IIIe-IVe siècles après J.-C.
Cette sépulture en plomb d’un adulte n’a conservé que ce losange composé de quatre baguettes avec à l’intérieur un motif de 10 cm représentant deux personnages : un faune jouant de l’aulos (double flute) ; il charme un serpent en présence d’un berger assis, vêtu d’une nébride portant un bâton et semblant tenir dans la main gauche une syrinx (flûte de Pan à sept tuyaux).
Les cinq sépultures en plomb de la rue Abladène appartiennent à un groupe familial privilégié. Elles représentent des scènes dionysiaques. Il est difficile de ne voir là que des images purement décoratives. Elles ont une signification et incarneraient plutôt une idée, peut-être vague, qui est celle du départ serein vers l’au-delà. Ces découvertes confirment la diffusion, dans le Nord-Ouest de la Gaule, du culte de Dionysos-Bacchus.
Bibl. : P.-E. Gillet, N. Mahéo, « Sarcophages en plomb gallo-romains découverts à Amiens et ses environs (Somme) », Revue archéologique de Picardie, 2000, n° 3/4, pp. 96-97, p. 113.

Noël Mahéo
Conservateur du patrimoine