Nouvelles salles : entre savoir et plaisir : les collectionneurs
Nouvelles salles : entre savoir et plaisir : les collectionneurs
Cette présentation composée d’un ensemble de près de 200 oeuvres inédites sorties des réserves du musée des beaux-arts et du fonds patrimonial de la médiathèque, met en exergue les collectionneurs qui, par leurs élans généreux, ont contribué pendant l’entre-deux-guerres à la reconstitution des collections du musée, après l’incendie ravageur de 1915.
Figure du 19e siècle, le collectionneur voit sa représentation évoluer au fil du temps. D’abord excentrique et marginal, car absorbé dans une relation exclusive avec sa collection, il devient à partir des années 1840, mondain : bourgeois ou aristocrate.
Ce personnage, hors du commun, consacre une partie de sa fortune à l’acquisition de pièces ou d’ensembles d’exception, malgré la flambée des prix du marché de l’art dès les années 1850.
La collection, qui incarne sa passion quelque peu déraisonnée, est donc le reflet de son goût personnel, de sa richesse et de son statut social. Le collectionneur devient spécialiste et, à partir des années 1870, partage même son érudition en publiant des ouvrages didactiques. Les portraits peints et dessinés, parfois commandés à des artistes prestigieux, reflètent leur statut social, et dévoilent leurs intérieurs privés. Certains, artistes, font don au musée de leurs fonds d’atelier, acte qui traduit autant l’attachement à un musée local que la volonté de l’enrichir par une production personnelle conséquente.
D’autres se spécialisent dans un domaine et donnent ou lèguent des ensembles significatifs qui complètent la vocation encyclopédique des musées.
Du curieux de l’Ancien Régime à l’aristocrate de la fin du 19e siècle, la figure du collectionneur s’affirme, avec sa personnalité, comme un dilettante autant qu’un connaisseur, et tient toute sa place dans nos musées contemporains, lieux de savoir et de délectation.
