Louis Boulanger à l’honneur au musée Alexandre Dumas
Le Musée Alexandre Dumas présente Louis Boulanger (Verceil, Piémont, 21 mars 1806-Dijon le 5 mars 1867), peintre et illustrateur de renom du Romantisme français, élève de Guillaume Guillon Lethière et d’Achille Devéria, révélé au Salon de 1827 par son tableau Le Supplice de Mazeppa. Ami intime d’Alexandre Dumas et Victor Hugo, il illustre leurs ouvrages et réalise de nombreux portraits des familiers de l’Arsenal.
Parmi ces portraits célèbres, celui de Dumas fils, présenté à Paris au Salon de 1859, est à nouveau exposé dans les salles du musée Alexandre Dumas.
Cette œuvre donnée à la Ville en 1960 par Serge Lippmann, fils de Colette Dumas-Lippmann et petit-fils de Dumas fils, n’avait alors reçue aucune attribution de paternité, tant l’oxydation du vernis avait rendu le tableau illisible et la signature invisible. Le mauvais état de l’œuvre l’avait alors condamnée à rester à l’abri des regards dans les réserves du musée. Restaurée cette année, c’est à présent l’une des pièces maîtresses qui fera sans nul doute la renommée du musée cotterézien.
À la restauration de cette œuvre majeure, s’est présentée l’opportunité d’acquérir plusieurs œuvres de l’artiste. Ainsi, cinq dessins originaux signés Boulanger accompagnés d’une lithographie du portrait d’Alexandre Dumas en costume du Caucase viennent enrichir les collections de la Ville.
Ces dessins, lavis et aquarelles illustrent différentes scènes des Crimes célèbres d’Alexandre Dumas, recueil de récits consacrés à des criminels ou des victimes célèbres (Les Borgia, la marquise de Ganges, Vaninka…), publié entre 1839 et 1840. L’artiste y exprime son talent de miniaturiste dans une veine parfois naïve que l’on retrouve également dans ses illustrations pour l’œuvre de Victor Hugo.
Le portrait de Dumas en habits circassiens évoque le souvenir du voyage en Russie, de Saint-Pétersbourg jusqu’au Caucase, effectué par Dumas de juin 1858 à mars 1859. La lithographie reproduit le tableau de Louis Boulanger présenté au Salon de 1859. Ce tableau non localisé n’était alors connu que par les descriptions faites dans la presse écrite. Il s’agit donc d’une œuvre importante du point de vue documentaire. Elle est de plus dédicacée par Dumas à son ami Pierre Sébastien Berteaut, Secrétaire de la Chambre de Commerce de Marseille. L’œuvre fut probablement offerte lors du séjour de Dumas à Marseille au départ pour l’Italie en 1860.
« Louis Boulanger appartient à la phalange des artistes de 1830, toujours jeunes, toujours lutteurs, toujours sur la brèche, à ces natures inquiètes, fébriles, qui ne s’arrêtent jamais, qui haletantes, suivent le progrès, le devancent quelque fois […] Louis Boulanger est non seulement un peintre d’un talent vivant, mais encore un artiste lettré, érudit, accessible au beau sous quelque forme qu’il se présente à lui. »- Alexandre Dumas, l’Art et les artistes contemporains au Salon de 1859.
